Le Conseil International des Infirmières (CII) a une nouvelle fois exprimé sa profonde inquiétude face aux menaces qui pèsent sur la santé des personnes prises au piège dans les zones de guerre, dont beaucoup sont illégalement soumises à des conditions de vie inhumaines.
Au début de la semaine, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a souligné ses préoccupations concernant la catastrophe humanitaire qui se déroule à Gaza, où les pénuries alimentaires exposent des millions de personnes à la faim, à la malnutrition aiguë, à la famine, à la maladie et à la mort.
Depuis, de nouvelles attaques meurtrières ont été perpétrées contre des établissements de santé et du personnel soignant à Gaza, ce qui suggère que l'absence d'enquêtes et de poursuites à l'encontre des auteurs des attaques précédentes a, d'une certaine manière, légitimé et normalisé ces agressions.
Commentant la déclaration de l'OMS, la présidente du CII, Pamela Cipriano, a déclaré : « La situation actuelle est effroyable et constitue l'un des nombreux exemples tragiques à travers le monde où des personnes innocentes souffrent de manière intolérable face à un mépris cruel pour leur bien-être, leurs droits fondamentaux, leur santé et même leur vie.
Ce comportement est totalement inacceptable et doit cesser. Les infirmières et infirmiers du monde entier sont témoins de ces atrocités et de ces souffrances extrêmes dans l'exercice de leurs fonctions, souvent, dans des conditions inimaginables. Les auteurs de ces actes qui sont interdits par le droit international humanitaire, doivent être tenus responsables de leurs actes. Les négociations visant à mettre fin au blocus de l'aide humanitaire et à instaurer un cessez-le-feu permanent doivent aboutir afin de mettre fin aux meurtres et aux attaques contre les soins de santé. »
Le deuxième rapport State of the World's Nursing 2025 (SOWN), publié par l'OMS en début de semaine, souligne que les infirmières travaillant dans les zones de conflit sont confrontées à des risques énormes notamment des bombardements, des attaques contre des établissements de santé, des violences sexuelles et des enlèvements, tout en travaillant sans fournitures médicales, médicaments et équipements de protection individuelle adéquats. Il indique que le stress lié aux exigences du travail dans de tels environnements a un impact psychologique important sur les infirmières, entraînant un épuisement professionnel, des blessures morales et des problèmes de santé mentale.
Howard Catton, directeur général du CII, qui a coprésidé le comité directeur du rapport SOWN 2025, a appelé la communauté internationale à respecter le droit international humanitaire, qui vise à réglementer la conduite des guerres et des conflits armés.
Il a déclaré : « Nous publions le rapport SOWN dans une période d'incertitude due à la multiplication des conflits et des guerres, combinée à des décisions de réduire le financement de la santé à l'échelle mondiale. Les infirmières ne doivent jamais être prises pour cible et le droit international humanitaire stipule clairement que le blocage des approvisionnements en nourriture, en eau et en aide médicale ne doit jamais être utilisé comme une arme de guerre.
Grâce à la campagne « Nurses for Peace » du CII, nous travaillons avec des infirmières au Moyen-Orient, en Afghanistan, au Soudan et en Ukraine afin de leur fournir du matériel, un soutien, ainsi qu’une formation et une éducation, et de leur apporter un leadership. Car les infirmières ne sont pas seulement là pour répondre aux catastrophes, elles sont également là pour aider à la reconstruction. Prendre soin de nos infirmières aujourd'hui, c'est prendre soin de la santé de demain. Un monde, une profession, une santé. »
Le CII interviendra à plusieurs reprises lors de l'Assemblée mondiale de la santé qui se tiendra la semaine prochaine à Genève, notamment sur la nécessité vitale de la libre circulation de l'aide humanitaire y compris la nourriture et l'eau au Moyen-Orient.