Le Conseil International des Infirmières (CII) lance aujourd'hui le rapport de la Journée Internationale des Infirmières (JII) de cette année axé sur Le Pouvoir Économique des Soins, avant la célébration mondiale du 12 mai.
Le rapport rassemble des données provenant d'économistes et d'autres experts renommés du monde entier, montrant la contribution que les infirmières et les soins infirmiers peuvent apporter à la croissance économique mondiale, avec un niveau d'investissement adéquat.
Le rapport indique que la mauvaise santé coûte à l'économie mondiale 15 % du produit intérieur brut (PIB). Les auteurs du rapport mettent en évidence le lien entre la mauvaise santé et les soins de santé inadéquats, d'une part, et la prospérité économique, d'autre part.
Pamela Cipriano, présidente du CII, a déclaré : « À l'approche de la Journée Internationale des Infirmières, notre rapport met l'accent sur les avantages économiques d'un plus grand nombre d'infirmières pour l'ensemble de l'économie mondiale. Nous savons que les personnes en meilleure santé sont plus engagées et plus productives sur le plan économique. Toutefois, des millions de personnes n'ont pas accès aux soins de santé essentiels, qui sont pour la plupart dispensés par des infirmières diplômées. »
« Une couverture sanitaire universelle (CSU) efficace pourrait sauver 60 millions de vies et allonger l'espérance de vie moyenne de 3,7 ans d'ici à 2030, mais pour y parvenir, il faut augmenter massivement les investissements dans le personnel infirmier. Les infirmières sont le moteur des soins de santé primaires, reconnus par les Nations Unies comme le catalyseur permettant d'atteindre les objectifs de la CSU2030. Le rapport révèle que si les pays veulent atteindre les seuils supérieurs des 80 indicateurs sur 100 de la CSU ils devront augmenter leurs effectifs infirmiers de manière à disposer de 70 infirmières pour 10 000 habitants. »
« Ce que les gouvernements doivent reconnaître, c'est qu'un tel investissement dans les soins infirmiers n'est pas un coût : investir dans les soins de santé permet d'économiser de l'argent, et nos experts affirment qu'une population en bonne santé pourrait augmenter le PIB mondial de 12 000 milliards de dollars, soit de 8 %. »
Ces dernières semaines, Howard Catton, directeur général du CII, a entendu des infirmières leaders du monde entier dire qu'au lieu d'investir dans la main-d'œuvre infirmière, les gouvernements cherchaient des solutions à court terme. S'exprimant aujourd'hui lors d'une visite à l'Association des infirmières danoises, M. Catton a déclaré :
« Face à la pénurie mondiale d'infirmières, au lieu d'investir dans le personnel infirmier actuel, trop de gouvernements optent pour des politiques à court terme et axées sur la réduction des coûts, telles que le recrutement international, la création de nouveaux postes d'infirmières non agréées et la réduction de la durée de la formation des infirmières. Ces choix ne sont pas les bons, ils nous mènent dans la mauvaise direction et risquent sérieusement de dissuader les gens de rejoindre la profession et de voir un plus grand nombre de nos infirmières expérimentées démissionner ou partir plus tôt qu'elles ne l'auraient fait. »
« Dans son travail avec les organisations internationales, telles que le Forum économique mondial, le CII a constaté une reconnaissance croissante du fait que l'investissement dans les soins infirmiers est un accélérateur et non un frein à la croissance économique, ainsi qu'un investissement inestimable pour la santé mondiale. »