Reconnaissant l’importance de donner aux élèves infirmièr.e.s une voix dans les plus hautes instances, le Conseil International des Infirmières (CII) s’est fait une joie de donner aux élèves en soins infirmiers l’opportunité d’assister à la 75ème Assemblée mondiale de la Santé, en mai 2022.
Pour marquer la Journée internationale de la jeunesse aujourd'hui le CII publie un rapport rédigé par les élèves, avec leurs propres mots, pour décrire les répercussions de leur participation, et de la manière dont les sujets abordés sous chaque point de l’ordre du jour, touchent les jeunes infirmièr.e.s et élèves infirmièr.e.s partout dans le monde.
La 75ème Assemblée mondiale de la Santé (AMS) s’est tenue à Genève, en Suisse du 22 au 28 mai 2022. Le CII a déjà publié un rapport sur sa participation à la 75ème AMS.
Chaque année le CII présente une délégation d’étudiants à l’AMS, et offre ainsi à des élèves infirmièr.e.s la chance de participer à l’AMS, et de porter la voix des étudiants et des jeunes au cours des discussions. Pour cette édition annuelle, chaque membre du Groupe directeur des étudiantes et étudiants en soins infirmiers du CII (GDESI) a guidé des étudiant.e.s de sa région dans leur découverte de l’AMS et les a encouragé.e.s à s’impliquer dans tout ce que propose l’AMS, dont les Réunions de Comités et manifestations annexes.
Le GDESI CII œuvre à accroître la représentation active et l’implication des élèves en soins infirmiers et infirmières en début de carrière au sein du CII, pour renforcer l’influence des élèves en soins infirmiers dans les processus de prise de décision organisationnels, et dans les échanges sur la santé mondiale et les politiques de soins infirmiers. L’objectif étant de renforcer et de mettre en valeur le travail des membres des Associations nationales d’infirmières (ANI) du CII et de les encourager à s’engager auprès de leurs populations d’étudiants.
Une fois l’AMS close, chaque étudiant.e ayant participé s’est vu demandé de rédiger une synthèse des sessions qu’il/elle a suivi. Les différents points de l’ordre du jour traités dans les rapports des étudiants comprenaient : prévention et contrôle des maladies non-transmissibles ; stratégies VIH, hépatite virale et infections sexuellement transmissibles ; prévention et contrôle des infections ; ressources humaines pour la santé ; programme d’urgences de santé publique de l’OMS ; renforcement de la préparation et de la riposte de l’OMS aux urgences sanitaires ; initiative mondiale Santé pour la paix ; transplantation d’organes et de tissus humains ; et dimension de santé publique du problème mondial qu’est la drogue.
Une des membres de la délégation d’étudiants, Fatema Alarab a déclaré : « En tant qu’élève infirmière, je suis heureuse que le point d’ordre du jour 14.1 [sur les maladies non-transmissibles] ait été aussi bien présenté et débattu, sur une durée de plusieurs jours au cours de l’Assemblée mondiale de la Santé... Pour soigner les gens qui souffrent de MNT, avec souvent des troubles de santé mentale associés, les infirmières débutantes et élèves en soins infirmiers devraient pouvoir explorer la totalité de leur champ de pratique, en se concentrant sur leur rôle d’éducateurs de santé et de défenseurs des patients. Cela nécessite d’offrir des environnements de travail sûrs, et d’investir dans l’enseignement des soins infirmiers. »
Les élèves en soins infirmiers Asfarada Rizky et Ayush Belwal ont commenté le point 14.6 sur la Prévention et le contrôle des infections par ces mots :
« Les étudiants pourvus d’un bagage de professionnels de santé ont la responsabilité de sensibiliser leur environnement local immédiat, et le grand public, à adopter les bons réflexes de santé, telle qu’une bonne hygiène corporelle et des habitudes alimentaires saines. Même pendant la pandémie de COVID-19, les étudiants ont eu un rôle à jouer et la responsabilité de sensibiliser le grand public sur l’importance d’avoir une parfaite hygiène des mains, et de respecter la distanciation sociale, chose que l’on a très bien vue à travers leurs campagnes. »
L’élève en soins infirmiers canadienne Amie-Rae Zaborniak a traité du point 16.1 sur le Comité consultatif de surveillance indépendant du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire, en disant :
« Les élèves en soins infirmiers et infirmières débutantes se lancent dans la carrière d’infirmière à un moment complexe et en pleine évolution pour le monde et pour les soins de santé. Ces futures infirmières font l’expérience « en temps réel » et « sur le terrain » des expériences apprises en classe, sur les questions d’équité sanitaire et de justice sociale, dès le tout début de leur carrière. Elles ont le potentiel d’être des leaders (en pratique de soins infirmiers, administration, enseignement et recherche) par leurs apports pour la reconnaissance et la réponse aux enjeux d’équité sanitaire future, et de justice sociale, dans un contexte d’urgence sanitaire, partout sur la planète. »
Évoquant le rôle de plus en plus important de la technologie dans les soins de santé, elle ajoute :
« De nombreux élèves en soins infirmiers et infirmières débutantes n’ont probablement pas connu de monde où il n’y a pas accès à un minimum de technologie pour diffuser l’information. Les points de vue et idées de ces personnes peuvent être précieux pour exploiter les facilitateurs, outre les potentiels obstacles technologiques, quant à la manière dont le « quoi » (l’information) et le « comment » (les méthodes de communication) renseignent sur comment les professionnels de soins de santé, tels que les infirmières, se fraient un chemin à travers les informations relatives à la santé, aux côtés des usagers de santé tels que les patients et clients, lors d’urgences sanitaires futures. »
Róisín O’Connell et Ayush Belwal, élèves en soins infirmiers venus respectivement d’Irlande de d’Inde, ont écrit à propos des échanges AMS sur le point d’ordre du jour 27.4 : Dimension de santé publique du problème mondial qu’est la drogue.
« En tant qu’élèves en soins infirmiers et infirmières débutantes, l’omniprésence des drogues est évidente dans notre vie professionnelle quotidienne. Nous voyons aujourd’hui arriver de plus en plus de gens qui sont en proie à des troubles de l’addiction. Il est important qu’en tant que jeunes professionnels de soins de santé nous apprenions à intégrer respect, dignité et compassion à l’égard tous les patients que nous soignons, notamment ceux souffrant d’addictions. »
Parmi les membres du GDESI, nombreux sont ceux qui avaient déjà participé à l’AMS auparavant, mais pour ceux qui y assistaient pour la première fois, ce fut une expérience qu’ils ont trouvé extrêmement intéressante et ont été reconnaissants de s’être vu offrir la possibilité de représenter leurs condisciples lors de cette manifestation majeure.
Le CII pense que les élèves en soins infirmiers et infirmières en début de carrière doivent se voir donner l’opportunité de participer à ces manifestations, pour apporter un point de vue singulier sur comment ces sujets les touchent. Cela leur offre également la chance de sentir qu’ils peuvent aider à améliorer la profession, pour toutes les infirmières du monde entier.
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